>Pour une véritable gestion transfrontalière du bien « Pyrénées – Mont Perdu »

Avec l’inscription du site « Causses-Cévennes » dans la liste du Patrimoine mondial, le Sud- Ouest compte désormais un site de plus et se voit récompensé pour la richesse de son patrimoine. Mais si les élus locaux savent se mobiliser pour obtenir ce prestigieux label de l’UNESCO, une fois celui-ci reconnu, tout reste à faire.

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Avec l’inscription du site « Causses-Cévennes » dans la liste du Patrimoine mondial, le Sud- Ouest compte désormais un site de plus et se voit récompensé pour la richesse de son patrimoine. Mais si les élus locaux savent se mobiliser pour obtenir ce prestigieux label de l’UNESCO, une fois celui-ci reconnu, tout reste à faire.
 
Inscrit depuis 1997, « Pyrénées – Mont Perdu » est le seul site français, de surcroît transfrontalier, bénéficiant d’une double inscription, basée sur son paysage naturel, mais aussi sur son paysage culturel qui témoigne d’un mode de vie montagnard devenu rare en Europe. Or depuis cette reconnaissance, l’UNESCO ne cesse de rappeler aux Etats français et espagnol que l’inscription du bien doit s’accompagner d’un certain nombre de mesures de préservation et de soutien, faute de quoi il pourrait être « mis en péril ». En juillet 2010, le Comité du Patrimoine Mondial a insisté sur les objectifs pour la conservation du bien « Pyrénées-Mont Perdu » qui doivent être atteints d’ici le 1er février 2012 :
  • le déplacement du Festival de Gavarnie, auquel l’Etat français s’était engagé lors de son inscription
  • le soutien à l’activité pastorale, qui est le fondement de la valeur exceptionnelle du paysage culturel
  • une véritable gestion transfrontalière du bien de la part des Etats français et espagnol

A sept mois de cette échéance, aucune de ces mesures n’a été prise par les instances locales, qui continuent d’apporter leur soutien au déroulement du Festival de Gavarnie dans un lieu incongru. De plus, le thème de 2011, « Quasimodo – Notre Dame de Paris », est sans rapport avec la culture locale et les liens transfrontaliers entre occitans et aragonais développés depuis des siècles.

 
Inquiets par cette incapacité à protéger et à promouvoir le site, nous demandons à ce que les acteurs transfrontaliers et représentants de la société civile soient associés à la rédaction du rapport commun qui doit être remis à l’institution internationale. Nous estimons aussi qu’il est indispensable qu’une véritable coordination transfrontalière soit mise en place, et proposons la création d’un Groupement Européen de Coopération Territoriale (GECT) pour accompagner le Comité de gestion transfrontalier dans sa mission de protection et de valorisation de ce patrimoine exceptionnel. Il est grand temps de se montrer à la hauteur de ce classement et des opportunités qu’il crée pour l’ensemble du territoire pyrénéen.
 
Catherine Grèze, Députée européenne du Sud Ouest
Guilhem Latrubesse, Conseiller régional Partit Occitan – Europe Ecologie